Tu as le visage de Marie, le geste
de neige qui veut être et qui est,
pure, pure de façon obstinée,
pure jusqu’au cheveu le plus modeste.
Docile, fidèle comme l’osier à la corbeille,
où que ton pied se pose va la blancheur
et dit au miel qu’il existe une douceur
qu’en aucun endroit ne trouvera l’abeille.
Tes voix au rossignol, à la fontaine
ta beauté je recommande, et à la parole
cette expression de tes cheveux lointaine.
Ta venue en ce monde fut une aubaine
et, pour toi, colombe, une carambole ?
A savoir, si tu es là ou au ciel, j’ai peine.
(Miguel Hernandez, 1934, trad. Louise)